Consultance pour l’évaluation à mi-parcours du « Projet de développement équilibré et durable de la Kadey (Cameroun) et de la Mambéré-Kadeï (RCA) » At Croix-Rouge Française

Le « Projet de développement équilibré et durable de la Kadey et de la Mambéré-Kadeï (I Yéké Oko) » au Cameroun et en République Centrafricaine financé par l’AFD ayant atteint la moitié de sa durée au 30 avril 2021, le consortium I Yéké Oko et la CRf souhaitent mener une évaluation à mi-parcours afin de mesurer l’évolution des indicateurs (quantitatifs) et d’effectuer au besoin des modifications dans la mise en œuvre de l’action. Cette évaluation comprend également une collecte et une analyse d’informations qualitatives de façon à mieux comprendre l’évolution de la situation socio-économique et du contexte et d’être en mesure de formuler des recommandations adaptées pour la suite du projet.

Présentation du projet

Objectif général : Contribuer au développement équilibré et durable des territoires touchés par les déplacements de populations issus du conflit centrafricain, en République centrafricaine et au Cameroun.

Objectifs spécifiques :

● OS1. Renforcer les capacités des autorités locales pour la mise en place de mécanismes de gouvernance et d’un dialogue inclusif permettant une planification concertée du développement et de la réponse aux besoins des populations. (Cohésion civique).

● OS2. Contribuer au renforcement des mécanismes communautaires de gestion des ressources, de médiation et d’accès aux services de base. (Cohésion sociale).

● OS3. Améliorer les moyens d’existence et les revenus des populations à travers les chaînes de valeur / systèmes d’activités dans les filières agro-pastorales qui permettent aux jeunes, aux femmes et aux personnes vulnérables d’accéder à des activités économiques rentables et durables et à la mise en place de services financiers adaptés. (Cohésion économique).

OS4. Réaliser des diagnostics, capitaliser les expériences menées et participer au dialogue et aux réflexions sur les politiques et stratégies nationales et régionales en matière de développement local.

Ce projet est mise en œuvre par un consortium d’organisations de la société civile (OSC)qui réunit 5 organisations non gouvernementales internationales complémentaires en termes d’expériences sur les territoires ciblés et d’expertise sur une ou plusieurs thématiques concernées par l’appel à projet et les besoins identifiés sur la zone. Le lead est assuré par la Croix-Rouge française (CRf) présente depuis plus de 10 ans des deux côtés de la frontière.

En RCA, les interventions sont mises en place par la CRf/CRca (Croix Rouge Centrafricaine), l’IRAM et NRC qui ont déjà été amenés à travailler ensemble par le passé. Au Cameroun, les actions sont portées par la CRF/CRc (Croix Rouge Camerounaise), CARE, ACF et NRC, les 3 premières ayant déjà pour habitude de travailler ensemble via le projet Pro-Act (Pro-résilience Action) en consortium à l’Est et le projet RESILIANT en consortium dans l’Extrême-Nord. Chacune des organisations internationales disposant d’une expertise technique et thématique spécifique, met à disposition sa connaissance des territoires, ses compétences, outils et stratégies aux autres ONGI membres du consortium.

1. Périmètre de l’évaluation

L’évaluation à mi-parcours se tient après deux années de mise en œuvre du projet I Yéké Oko qui a débuté en mai 2019. Suite à des retards administratifs ayant retardé le lancement effectif des activités sur le terrain, accompagnés de la crise sanitaire de la COVID-19 et de la crise sécuritaire depuis les dernières élections présidentielles en RCA, qui sont venues ralentir la mise en œuvre du projet, l’équipe du projet a souhaité retarder cette évaluation à mi-parcours de quelques mois (initialement prévue pour juin 2021) afin de pouvoir évaluer davantage d’aspects du projet. En effet, certains pans du projet (principalement les activités de l’OS3 et les activités transfrontalières) n’ont pu être lancés qu’à partir de fin 2020 (pour les raisons citées plus haut).

Cette évaluation porte alors sur la période du projet suivante : Mai 2019 à juillet 2021, soit 2 années du projet plus le premier trimestre de l’année 3.

L’évaluation concernera l’ensemble du projet I Yéké Oko sur sa zone d’intervention dans la Kadey au Cameroun et la Mambéré-Kadeï en République centrafricaine.

Elle ciblera en premier lieu les bénéficiaires finaux du projet, soit les populations vulnérables, hôtes, réfugiés, retournés et personnes déplacées internes, affectées par les mouvements de population depuis la République centrafricaine. Au-delà de ces bénéficiaires finaux, l’évaluation s’attardera sur les acteurs publics accompagnés par le projet sur la zone d’intervention (Mairies, services déconcentrés de l’Etat, centres d’état civil, autorités préfectorales et sous-préfectorales, agences de l’Etat, etc.) ainsi que sur les membres du consortium et l’équipe projet au sens large.

2. Objectif général de l’évaluation

L’évaluation envisagée est destinée à faire le bilan de l’exécution à mi-parcours du projet I Yéké Oko en dégageant les atouts, points d’amélioration et contraintes, à travers une analyse de la pertinence, l’efficacité et l’efficience, en lien avec la cohésion civique, sociale et économique. Il s’agit aussi d’évaluer le cheminement parcouru visant à impacter les populations cibles ainsi que la pertinence interne et externe du projet.

3. Méthodologie de l’évaluation

L’ensemble de la mission sera piloté par la coordination du consortium (la Coordinatrice du consortium et le Chargé Suivi-Evaluation du consortium). La coordination recevra également les livrables qu’elle se chargera de partager aux personnes clés du consortium.

L’évaluateur effectue sa mission en trois temps :

  1. Un recueil d’information facilité par le travail préparatoire de compilation et de synthèse des informations disponibles et l’élaboration d’une note de cadrage reprenant les éléments tirés de ce travail bibliographique, une réorganisation et une priorisation des questions évaluatives et en précisant le programme de la mission sur le terrain (personnes clés à rencontrer notamment) et la méthode de travail (approche qualitative préférée avec des focus group et entretiens individuels) ;
  2. Un déplacement sur le terrain sur le lieu de mise en œuvre du projet ciblé dans la Kadey au Cameroun (base du projet à Batouri) et dans la Mambéré-Kadeï en République centrafricaine (base du projet à Berberati), et dans la mesure du possible sur certaines communes d’intervention pour rencontrer des bénéficiaires et visiter des activités du projet ;
  3. La finalisation du rapport d’évaluation et de ses annexes, en dialogue avec ses différents interlocuteurs.

Les rapports à remettre sont les suivants :

✔ Un rapport initial ou de démarrage contenant la note méthodologique finalisée (note de cadrage) et le chronogramme de la mission : Il doit être préparé et présenté au commanditaire durant la première semaine de la mission, par le consultant principal (chef de mission). Il doit détailler la compréhension de l’évaluateur de sa mission, l’approche méthodologique, un programme détaillé des activités / tâches, y compris la liste de questions évaluatives actualisées au regard des commentaires reçus. Chaque question est, par la suite, développée en :

▪ Indicateurs à utiliser pour répondre à la question et sources d’informations correspondantes ;

▪ Stratégie d’analyse ;

▪ Le rapport de démarrage sera discuté et approuvé lors d’une réunion organisée entre le consultant et le consortium (équipes terrain et sièges –en fonction des partenaires–, référents techniques).

Ce rapport comprendra de manière détaillée les sections suivantes :

▪ Compréhension du mandat / TDR afin de démontrer que le consultant se conformera au mandat ;

▪ L’approche méthodologique de l’évaluation comprend en annexe une matrice d’évaluation indiquant comment chaque question de l’évaluation obtiendra une réponse à l’aide de : méthodes proposées, outils de collecte, sources proposées de données et procédures de collecte des données, en précisant les limites de la méthodologie, le cas échéant, et le choix des sites par visite sur le terrain ;

▪ Un plan de travail d’évaluation détaillé.

✔ Un rapport provisoire de l’étude / Rapport préliminaire : Ce rapport sera soumis 10 jours au plus tard après la fin de l’évaluation sur le terrain et discuté au cours d’une réunion de débriefing au plus tard une semaine après sa réception en présence de toutes les parties prenantes. Ce rapport présentera les résultats des consultations menées et les premières conclusions de l’évaluation. Il devra également esquisser les grandes lignes du rapport final. Le consortium pourra également transmettre ses retours écrits sur le rapport.

✔ Un rapport final définitif et en version soft sur CD ou clé USB : suite à la réunion de présentation du rapport et des retours écrits transmis par le consortium, le consultant disposera de 5 jours pour soumettre la version finale du rapport. Le rapport final doit être succinct et d’une lecture aisée. En particulier, il doit expliciter l’appréciation faite par les évaluateurs sur les différentes questions en étude et formuler des recommandations précises, d’ordre opérationnel ou stratégique, pour les dernières années du projet. Le rapport est numéroté et comprend aussi une table des matières et une liste des abréviations utilisées. La base de données doit aussi être partagée.

✔ Des photos de qualité et témoignages inclus dans le rapport final.

L’évaluateur est libre d’utiliser toute méthodologie lui paraissant pertinente, après l’accord du responsable de l’évaluation du côté du consortium I Yéké Oko. Il veillera à présenter l’approche proposée dans le cadre de son offre technique.

4. Durée de la consultance : 38 jours

5. Profils des évaluateurs recherchés :

La mission d’évaluation sera conduite dans l’idéal par une équipe mixte (experts nationaux –RCA/Cameroun– et internationaux) d’experts spécialistes en évaluation des programmes et projets dans les composantes clés du projet.

L’équipe doit avoir une solide expérience dans la formulation et/ou l’évaluation de programmes/projets. Elle doit répondre au profil suivant :

  • Diplôme universitaire de troisième cycle (minimum BAC+5) en droit, en administration publique, ou sciences politiques, en agroéconomie, développement des territoires et gouvernance, en relations internationales ou discipline connexe ;
  • Une solide expérience (Minimum 5 ans) dans la conduite des évaluations de projets multisectoriels dans des domaines tels que la santé mentale, le soutien psychosocial, la décentralisation, les droits humains, le droit foncier, le développement économique local et la gouvernance multi niveau et multi acteurs ;
  • Très bonne connaissance du contexte transfrontalier Cameroun / République centrafricaine ;
  • Une expérience dans la mise en œuvre des solutions durables en faveur des réfugiés ainsi que la connaissance de la réponse humanitaire à la crise centrafricaine en particulier est un atout ;
  • Capacité rédactionnelle claire, professionnelle et efficace en français et en anglais ;

Une attention particulière est portée à l’indépendance de l’évaluateur vis-à-vis des organisations impliquées dans l’élaboration, l’exécution ou le conseil en lien avec le projet faisant l’objet de l’évaluation.

6. Composition de l’équipe :

Une équipe mixte est privilégiée (consultants nationaux et internationaux) et devrait comprendre les domaines d’expertise suivants :

  • 1 chef de mission spécialiste en évaluation de projets multisectoriels ;
  • Expertise en gouvernance / renforcement des capacités des acteurs institutionnels / foncier / documentation civile et légale ;
  • Expertise en cohésion sociale / dialogue et réconciliation entre les populations
  • Expertise en agro / gestion des ressources naturelles, avec si possible une connaissance des approches de développement économique local.

La présence au sein de l’équipe d’experts originaires du Cameroun et de la République centrafricaine, ainsi que des femmes et des personnes vivant en situation de handicap seront appréciées.

7. Livrables

L’évaluation donnera lieu à l’élaboration d’un rapport écrit en français incluant un résumé (format PowerPoint) de l’évaluation ainsi qu’un narratif détaillé et l’analyse du projet et des meilleures pratiques qui doit être étayée par des données pertinentes et suffisamment documentées avec leurs sources et annexes correspondantes. Les recommandations doivent également inclure des détails sur la manière dont elles pourraient être mises en œuvre. Les résultats de l’évaluation fourniront des orientations pour la programmation future du projet.

En résumé :

• Un rapport initial (ou de démarrage)

• Un rapport initial doit être préparé et présenté au commanditaire durant la première semaine de la mission, par le consultant évaluateur. Il doit détailler la compréhension de l’évaluateur par rapport aux éléments qui sont évalués et pour quelle raison ils sont évalués en indiquant comment chaque question de l’évaluation obtiendra une réponse à l’aide de : méthodes proposées, sources proposées de données et procédures de collecte des données. Le rapport initial doit inclure un programme détaillé des tâches, activités et prestations ;

• Un rapport préliminaire d’évaluation qui sera présenté au commanditaire en présence des parties prenantes pour amendements et validation ;

• Rapport d’évaluation finale avec le rapport d’analyse détaillé ;

• La base de données ;

• Une présentation PowerPoint sur les résultats, conclusions et recommandations de la mission.

Le rapport final de l’évaluation ne devra pas excéder 40 pages, annexes non comprises.

⇨ Structure du rapport final

Le rapport de mission devra aborder l’ensemble des points énumérés dans les termes de référence et doit être présenté selon une structure qui met en exergue, sans être limité à, les éléments suivants :

● Une synthèse respectant le format standard de l’AFD (cf Annexe 3) de trois pages au maximum décrivant les buts et les objectifs de l’évaluation, l’approche et les méthodes d’évaluation et un résumé des principales déductions, conclusions et recommandations ;

● L’étendue et les objectifs de l’évaluation en abordant les principales questions liées à l’évaluation ;

● L’approche et méthodes d’évaluation relatifs aux termes de référence pour l’évaluation à mi-parcours du Projet I Yéké Oko ;

● L’analyse des données ;

● La matrice d’évaluation remplie ;

● Une mise à jour des indicateurs du projet, discussion de leur pertinence et éventuellement proposition d’autres indicateurs pertinents ;

● Les déductions et conclusions ;

● Les recommandations et les enseignements tirés.

Date de démarrage de la consultance : 01/11/2021

CLIQUEZ ICI POUR OBTENIR LA VERSION COMPLETE PDF DES TDR + ANNEXES.

How to apply

Les candidat.e.s intéressé.e.s sont prié.e.s de soumettre leur dossier de candidature par mail impérativement avant le 24/10/2021 à minuit aux personnes suivantes en mentionnant en objet de l’email : IYO_AO_EI_2021 :

1) Mauranne FULBERT, Adjointe Desk pour la République centrafricaine au siège de la Croix-Rouge française : mauranne.fulbert@croix-rouge.fr

2) Noraldine OSMAN IBRAHIM, Assistant au Desk pour le Cameroun au siège de la Croix-Rouge française : assist.ao@croix-rouge.fr

Ce dossier comprend notamment :

  • Un CV de chacun des membres de l’équipe d’évaluation ;
  • Une lettre de motivation présentant les expériences pertinentes en lien avec la présente évaluation, le numéro d’enregistrement de la structure et/ou du consultant et au minimum 2 références professionnelles pertinentes. Cette lettre précisera également les dates de disponibilité de l’évaluateur ;
  • Une offre technique signée et scannée présentant la compréhension des présents termes de référence, l’approche proposée incluant la méthodologie et les questions évaluatives en lien avec les critères mentionnés ;
  • Une offre financière signée et scannée incluant l’ensemble des coûts liés à la réalisation de la prestation (y compris les frais de logement, nourriture, transport et communication) ;
  • Un tableau de référence des principales évaluations réalisées (maximum 10).

Modalités de recrutement :

Les propositions techniques seront évaluées sur la base de leur conformité aux termes de référence, à l’aide des critères d’évaluation suivants :

✔ Références du consultant ;

✔ Compréhension des termes de référence et méthodologie proposée ;

✔ Qualification, expérience et cohérence de l’équipe proposée.

Suite à la réunion du comité de sélection regroupant les référents techniques de chaque partenaire du consortium, le consultant sera recruté sur la base de la comparaison de l’offre technique et une négociation sur les honoraires, basée sur le budget proposé. Il est à noter que le budget maximum disponible pour cette évaluation est de 20 000 €, en tenant compte que certains coûts logistiques tels que les transports sur le terrain seront assurés par les partenaires du consortium.

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