1. Contexte du projet
Depuis 2018, Protection international (PI) exécute le projet d’autonomisation et de protection défenseures et défenseurs des droits humains pour contribuer à la prévention civile des crises, au règlement des conflits et à la consolidation de la paix en République démocratique du Congo grâce à l’appui financier du Ministère des Affaires Etrangères d’Allemagne à travers le programme Zivik.
L’objectif global vise à s’assurer que les défenseures des droits humains en RDC bénéficient de la protection nécessaire pour entreprendre leurs activités dans un environnement aussi sûr que possible. Ce projet vise également d’autonomiser les défenseures des droits humains et de renforcer leur capacité à gérer efficacement leur protection et leur sécurité pour promouvoir les droits humains. Pour ce faire, les défenseures des droits humains ont été équipées pour mettre en œuvre efficacement des stratégies de protection préventive afin d’aider à éviter les situations d’urgence. Elles sont également outillées pour développer les compétences et des connaissances nécessaires pour mettre en place leurs propres plans de sécurité afin de réduire leur vulnérabilité face à la violence, la violence sexuelle, la violence sexiste, le harcèlement, l’intimidation, l’arrestation arbitraire et la criminalisation. Au cours de l’accompagnement dont elles ont bénéficié, elles ont aussi développé des protocoles réactifs pour faire face à des situations d’urgence dans un contexte particulier de grave violations des droits humains.
Bien que les activités du projet restent orientées vers la sécurité et la protection des défenseures afin qu’elles soient en mesure de consolider leur engagement en faveur de la paix et des droits humains en toute sûreté, l’extension du projet a mis un focus sur l’engagement des communautés locales. Ces communautés ont été outillées sur le processus de résolution pacifique des conflits à un niveau plus large. Dans cette perspective, un soutien a été fourni pour booster une approche qui encourage aussi l’implication des hommes dans le processus de protection des défenseures des droits humains, des droits des femmes pour le changement tant souhaité se fasse à travers une dynamique qui engage tous les acteurs.
Le projet a également mis en place et renforcé des synergies locales entre ONGs de promotion et défense des droits humains en développant des stratégies d’alerte précoce. Pour y parvenir, la synergie des femmes défenseures mises en place analyse les situations des droits humains dans les provinces ciblées (Nord et sud Kivu). Les matériels sur la protection communautaire, collective et sur la visibilité des défenseures des droits humains et outils des bons pratiques ont été produits et diffusés.
Le projet favorise le travail en réseau et l’échange de bonnes pratiques dans la protection des D/DDHs au niveau local. Il a contribué aussi au développement des capacités opérationnelles des organisations de la société civile partenaires au programme (cas de la Coalition des femmes défenseures du Nord et Sud-Kivu, un réseau de protection pour les femmes défenseures des droits humains).
2. But et objectifs de l’évaluation
Protection International a poursuivi la mise en œuvre du projet« Autonomisation et protection des défenseures et défenseurs des droits humains (D/DDH), pour contribuer à la prévention civile des crises, au règlement des conflits et à la consolidation de la paix en République démocratique du Congo (RDC)» qui a débuté en 2018 et arrivera à son terme en décembre 2021.
Ainsi, une évaluation finale, prévue à cet effet, s’avère nécessaire pour mesurer les résultats (changements produits directement par l’action). Cette évaluation s’attellera également à apprécier les effets, l’efficacité et la qualité du travail réalisé, les approches développées ainsi que les leçons apprises lors de la mise en œuvre afin d’arriver à formuler des orientations susceptibles d’améliorer les prochaines interventions des partenaires au projet. D’autres organisations ui travaillent sur la même thématique pourront capitaliser les résultats pour améliorer leurs interventions. Le choix d’une évaluation externe a été privilégié afin de contribuer à assurer l’indépendance, l’impartialité et la crédibilité du processus.**
En étroite collaboration avec PI et les partenaires bénéficiaires, le (la) consultant (e) l’évaluateur (trice) aura à mener une évaluation finale et formuler une opinion indépendante sur base des objectifs ci-après:
§ Apprécier les résultats et les effets atteints par le projet, en se référant au cadre logique du projet;
§ Apprécier l’efficacité de l’approche méthodologique utilisée par le projet – les activités et les méthodes – par rapport aux résultats attendus;
§ Evaluer le niveau de participation des partenaires et des bénéficiaires dans la réalisation du projet ;
§ Formuler des recommandations concrètes et spécifiques pouvant guider les prochaines interventions de Protection International.
3. Critères d’évaluation et questions clés
A. Pertinence:
§ Est-ce que les différentes parties impliquées au projet pensent que le projet était approprié vis-à-vis du contexte et des dynamiques de conflit dans les zones d‘intervention?
§ Est-ce que l’équipe du projet a utilisé les stratégies les plus appropriées par rapport au contexte?, Spécifiquement, analyser les stratégies suivantes :
- Recherche-action participative ;
- Dialogue inter- et intra-communautaire,
- Engagement (dialogue) avec les autorités.
§ Est-ce qu’il y a eu des risques majeurs qui n’ont pas été pris en considération par l’équipe du projet? Quel a été l’impact de la COVID 19 sur le respect du Calendrier de mise en œuvre ?
B. Efficacité:
§ Évaluer ce qui a été réalisé par rapport aux activités et résultats prévus.
§ Vérifier si les activités menées ont contribué à atteindre les résultats voulus.
§ Évaluer l’importance stratégique de la réussite du projet.
§ Quelle est l’efficacité des méthodologies de formation utilisées par le projet ?
§ Les méthodes d’animation/formation et matériel de formation sont-elles adaptées aux groupes cibles ? En particulier les femmes défenseurs des droits humains ?
§ Le matériel de formation est-il adapté aux besoins des formateurs/animateurs ?
§ Quelle est l’efficacité de la formation du Point Focal Sécurité ?
§ Quelle est l’efficacité avec laquelle le point focal pour la sécurité peut diffuser l’apprentissage sur la sécurité et la protection au sein de ses organisations/réseaux ?
§ Dans quelle mesure l’effet multiplicateur est-il efficace / réel ?
C. Efficience:
§ Est-ce que les ressources (budget, personnel, matériels) du projet ont été bien utilisées par rapport aux résultats obtenus? Répondent-elles au critère du coût –efficacité de mise en œuvre ?
§ Comment l’équipe a-t-elle fait le suivi de ce projet ?
§ Évaluer en profondeur les relations de travail de l’équipe du projet entre elle-même d’une part et avec les partenaires et d’autres parties impliquées d’autre part.
§ Quelles sont les synergies avec d’autres organisations travaillant dans un domaine similaire avec des objectifs similaires ?
§ Quels défis auxquels le projet a été confronté et qui a impacté sa mise en œuvre dans les conditions normales ?
D. Genre et diversité
§ Dans quelle mesure le projet a-t-il favorisé la participation égale des femmes et a promu les droits des femmes et accroître la protection et la sécurité des femmes défenseurs des droits humains ?
§ Les données du projet ont-elles été ventilées par genre?
§ Le suivi a-t-il permis de mesurer de manière adéquate les progrès accomplis dans l’atteinte des résultats en matière d’équité entre les sexes ?
§ Les risques liés au genre et les contraintes liées au genre ont-ils fait l’objet d’un suivi adéquat ?
E. Durabilité:
§ Quelle est le degré d’acceptation et d’appropriation du projet par les communautés où il est mis en œuvre?**
§ Est-ce que le projet a contribué à des changements durables au sein de la communauté ? **
F. Impact:
§ Dans quelle mesure le projet a contribué à créer les conditions favorables à l’amélioration du contexte de travail des DDHs.
§ Dans quelle mesure le projet a atteint ses objectifs (voir les objectifs dans la partie introductive) ?
§ Quelle était la théorie du changement du projet,est-ce que les résultats soutiennent cette théorie ?
§ Des effets non intentionnels positifs ou négatifs ont-ils été observés ?
§ Quel a été le plus grand succès du projet dans la protection des défenseures et défenseurs des droits humains en RDC ? Documentez l’histoire de succès la plus pertinente.
4. Étapes clés de l’évaluation
Dans le cadre de cette évaluation, le (la) consultant (e) l’évaluateur (trice) va recourir aux différentes méthodes de collectes d’information: examen des documents clés du projet; observation directe sur le terrain; interviews avec les partenaires ciblés et groupes des discussions. le (la) consultant (e) l’évaluateur (trice) utilisera aussi les données collectées par les équipes projet :
§ Document de projet,
§ Baseline projet,
§ Manuel de Protection,
§ Rapport d’activités
§ Rapport sur l’impact de la COVID19 sur les D/DDH
§ Et tout autres documentations utiles pour son travail.
L’évaluation suivra les étapes suivantes:**
§ La documentation clé du projet sera remise au consultant (e), l’évaluateur (trice). Le consultant développera un document de méthodologie et les questions pour les interview et groupes de discussion, qui seront validées ensemble avec l’équipe du projet (en se basant sur les questions clés déjà définies dans les critères de l’évaluation).
§ Des visites de terrain sur les sites pour collecter les données, mener des interviews et échanger avec les principales parties prenantes. Le travail sur le terrain se déroulera sur les sites ou les projets a été mis en œuvre, notamment dans la province du Nord Kivu( Beni ville, Kabasha, Butembo, Musienene et ville de Goma) et dans la province du Sud Kivu ( ville de Bukavu, cité de KAVUMU , LUVUNGI et ville d’Uvira).
§ Les interviews et les discussions de groupes seront organisées avec les équipes de PI et des organisations partenaires impliqués dans le projet; les autorités impliquées, les participants aux activités.
§ L’analyse des résultats qualitatifs: Le cadre logique défini au début du projet sert de référence à la collecte des données. Toutes les données récoltées, devront faire partie d’une analyse compréhensive.
§ Restitution: juste après la fin de la collecte et avant de remettre le rapport final, l’évaluateur facilitera une réunion de restitution avec les équipes de PI pour présenter ses premières conclusions et recommandations, et permettre l’enrichissement de ses observations par une discussion avec l’équipe du projet.
§ Un rapport provisoire contenant les analyses et les résultats de l’évaluation conformément aux TDR sera partagé avec PI pour commentaires,
§ Un rapport final sera produit qui prendra en compte les observations et commentaires de PI.
5. Chronogramme de l’évaluation
L’évaluation aura lieu du 26 Novembre au 12 Décembre 2021 dans 2 provinces couvertes par le projet pour une durée de 17 jours au total.
Répartition estimée du temps suivant: – Examen des documents :1 jour – Développement de plan de travail et des questions pour les interviews et les discussions de groupes : 1 jour – Collecte des données: 11 jours – Production du rapport provisoire : 2 jours – Restitution 1 jour – Finalisation du rapport : 1 jour**
6. Rapport final
Le rapport d’évaluation, en français, en format Word, doit comprendre maximum 30 pages/maximum 40 pages (sans compter les annexes), et doit inclure les parties suivantes :
§ Table des matières ;
§ Liste des acronymes,
§ Résumé exécutif (5 pages maximum),
§ Introduction,
§ Contexte d’intervention du Projet : bref description du projet et des sites où le projet a été exécuté ;
§ Objectifs de l’évaluation ;
§ Méthodologie et limites ;
§ Résultats et analyse de ces résultats qui doit répondre aux critères d’évaluation et aux questions d’évaluation établis dans ces termes de référence, et prenant en compte les contraintes et opportunités ayant eu un impact sur le projet,
§ Une histoire de succès la plus pertinente du projet, accompagné d’une image de couverture
§ Conclusions et recommandations de PI au bailleur,
§ Annexes : TDR, liste des personnes rencontrées et calendrier, questionnaires, guides d’entretien, grilles d’observation, etc., liste des documents consultés, cadre logique/ plan de suivi du projet mis a jour avec un résume des résultats atteints et des indicateurs . Quelques photos illustrant le déroulement de l’évaluation auprès des partenaires,… L’évaluateur/rice devrait présenter son rapport le 13 décembre 2021.
7. Profil du candidat
§ Diplôme d’études supérieures en Développement/ Gestion de Projet, Sciences Sociales, Statistiques ou un autre domaine similaire;
§ Connaissance et expérience d’au moins 3 ans dans les domaines des droits humains, de la protection des défenseur.e.s des droits humain, du genre ainsi que la protection communautaire ?
§ Expérience avérée d’au moins 5 ans dans les évaluations qualitatives des projets de développement et protection des droits humains;
§ Expérience dans la collecte, le traitement et l’analyse des données avec des logiciels suivants : Ms Excel ou SPSS
§ Expérience et compétences prouvées dans la rédaction de rapports d’évaluation (un échantillon d’un rapport écrit par le/la candidat/e doit être fourni);
§ Connaissance des réalités socio-culturelles, économiques et socio-politiques de l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC);
§ Maîtrise du français (lu, écrit et parlé) et de l’Anglais;
§ Expérience dans la collecte des études de cas et des histoires de succès est un atout
§ Connaissance du Kiswahili est un élement pertinent.
How to apply
Les personnes intéressées sont priées de soumettre leurs propositions techniques et financières comprenant:
a) Pour les consultant.e.s independant.e.s :
· Un CV détaillé (avec notamment trois références et domaines d’expertise)
· Une lettre de motivation
·1 rapport antérieur d’évaluation similaire rédigé par le/la candidat/e
b) Pour les cabinets de consultance :
· Profil de l’organisation et /ou CV de l’organisation
· Lettre de motivation
· CV de l’équipe qui sera impliqué dans l’évaluation
· Rapport antérieur d’évaluation similaire rédigé par le cabinet de consultance
Date limite de soumission de candidature : 20 Novembre 2021. Les candidatures devront être envoyées par courrier électronique à : recruitment@protectioninternational.org avec copie à francoise.timbiri@protectioninternational.org
NB : Merci de préciser les références suivantes dans l’objet de l’e-mail «Évaluation Finale Projet Zivik**».**
Seuls les candidat·e·s qualifié·e·s seront contacté·e·s. Protection International applique la politique de la tolérance zéro pour la corruption et la fraude.